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le ciel est plus loin – Vanessa Fanuele

Le ciel est plus loin
Vanessa Fanuele

Exposition personnelle du 2 juin au 2 juillet 2022

vue d'exposition " le ciel est plus loin" , Vanessa Fanuele ©Rebecca Fanuele
vue d'exposition " le ciel est plus loin" , Vanessa Fanuele ©Rebecca Fanuele
vue d'exposition " le ciel est plus loin" , Vanessa Fanuele ©Rebecca Fanuele
vue d'exposition " le ciel est plus loin" , Vanessa Fanuele ©Rebecca Fanuele

 

Le tableau comme une échappatoire

” Au principe des derniers travaux de Vanessa Fanuele, une fenêtre. Celle devant laquelle, arpentant la Villa Malaparte, elle tombera en arrêt : cette fameuse percée dans le mur à l’aplomb du bureau de l’auteur où, sous l’effet du cadre, une portion du panorama méditerranéen s’organise soudain comme une historia. La fenêtre – et à l’instar la toile –, lieu d’apparition de l’image ne proposant qu’une vue par essence distanciée et fragmentaire du monde. C’est de cette dialectique entre ouverture et bordure, entre perspective et écran que procèdent ses peintures récentes. 

Son goût du paysage l’avait déjà en toute logique conduite à explorer cette expression si particulière du genre qu’est la veduta – peinture classique de vues urbaines visant à imager, pour mémento, les hauts lieux du Grand Tour. La précédente série des Ultras relève explicitement de ce registre. Vanessa Fanuele y dépeint une série de photographies tirées d’anciens magazines et de polaroïds défraîchis, compilant des bâtiments emblématiques de l’architecture moderne – ceux de Richard Neutra, Pierre Koenig, Le Corbusier ou Mies van der Rohe, autant de souvenirs empruntés à son musée imaginaire. À cette différence cependant : là où les intentions représentatives et descriptives prévalaient pour les vedutistes, elle ne s’embarrasse plus d’une quelconque fidélité à la perception optique. A contrario, elle l’interroge. Et mâtine systématiquement ses vues de dégradés vifs s’étalant en larges bandes horizontales venant diaprer le motif.

Dans les tableaux de Vanessa Fanuele, la transparence mathématisée de la fenêtre albertienne cède ainsi la place à un espace pictural plus ambivalent. Si le terme italien de veduta désigne « ce qui se voit », il indique aussi conséquemment « comment on le voit » – et c’est ce qu’elle travaille. Par la couleur, d’abord. Laquelle ne se rend jamais tout à fait à la forme – elle la déborde, l’outrepasse – et moins encore à la symbolique ou au sujet. Le référent reflue volontiers au milieu des réseaux colorés que Vanessa Fanuele trame all over sur l’étendue de la toile. Tenue à distance sous ces lavis translucides qui traversent le format, la végétation brossée en touches larges et fluides se dissout en silhouettes quelque peu incertaines. Les constructions perdent également en consistance. Les cadrages les résument aux plans épurés d’un sol ou d’un plafond à nu, aux arêtes graciles d’une baie vitrée, au rectangle d’un bassin. On devine la facture lisse et les aplats tendus de ces éléments dont la rigueur hard edge distribue la composition. Mais ces lignes de forces se dissipent pourtant, ossature juste sous-jacente sous le déploiement de l’espace en traînées cotonneuses couchées sur la toile.

Vanessa Fanuele combine ainsi les modalités stylistiques pour mieux altérer le sens à accorder à l’image. C’est plus flagrant encore dans ses peintures les plus récentes où, cherchant une nouvelle simplicité, elle donne finalement rang au blanc. Épurant ses compositions, elle s’est employée à en réduire simultanément le jeu chromatique jusqu’à nimber la toile d’une brume achrome. Ce voile vaporeux fonctionne comme un repoussoir – l’effet d’éloignement produit amalgame visuellement les habitats représentés et les paysages sur lesquels ceux-ci ouvrent, les reléguant pareillement dans le lointain. En recouvrant la représentation de ce sfumato laiteux, Vanessa Fanuele se joue de la topographie ordinaire du tableau : premier et arrière-plan s’y intervertissent pour entraver le rendu ad hoc de la profondeur. Si les vues figurées creusent la perspective, le geste du recouvrement vient à rebours accuser la planéité de la toile. Les contrastes assourdis de ces peintures, les ombres portées rares participent également de cette attention accrue à la surface, soulignant d’autant l’antagonisme avec les ouvertures qui y sont systématiquement reproduites.”  

 

 

Marion Delage de Luget

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